Biographie

S’il fallait résumer ce diable d’homme en un mot, on pourrait dire : Passionné !

Certes de la passion il en faut pour avoir vécu un tel parcours, pris de tels risques et vivre de son art avec autant de liberté qu’il s’est juré de ne jamais renier !

Né à Gravelines (nord) alors que toute la profession le croit Parisien de souche,Emmanuel Valloy a connu une scolarité normale jusqu’en sixième où, dans son collège il rêve d’un club de théâtre. Ni une, ni deux, il frappe à la porte de la salle des professeurs pour trouver écho près d’un enseignant en littérature amoureux deMolière ! Et hop, le voici, grâce à son culot, Harpagon dans l’Avare ! Ses premiers pas sont faits ! S’enchaînent Cyrano de Bergerac, Le médecin malgré lui, Sganarelle dans les Fourberies de Scapin etc.…

L’année suivante il apprend avec tristesse que l’enseignant a changé de vocation et aussi de collège afin de devenir prêtre. Qu’à cela ne tienne, il prendra lui même les rênes du club théâtre pour créer son propre spectacle, à 13 ans seulement. Au lycée point de théâtre, c’est dehors qu’il faut chercher sa voie. Il se tourne vers d’autres troupes amateurs, jusqu’au jour où un professeur d’Anglais, féru de comédies, l’emmène applaudir « la Salamandre » à Lille ! Il rentre chez lui conquis par le désir d’aller plus loin toujours sur scène !

Septembre 1993, il n’a que 23 ans lorsqu’on inaugure « les Insolites » et que Juliette Gréco devient sa marraine ! Télévisions, radios, journaux, tous débarquent pour immortaliser l’instant et, sans le savoir, faire de ce lieu culte un des derniers temple d’expression de la décentralisation et de la liberté culturelle ! Indépendant des structures culturelles de l’êtat et sans son appui, Valloy va réaliser son rêve et s’y installer pour longtemps. Encouragé par Gréco et plus tard d’autres célébrités, il va peu à peu façonner l’image de ce village rebelle et culturel tout en respectant la ruralité et le terroir.

En 1995 il crée une école de théâtre et commence à écrire des sketchs, puis une petite comédie….. L’auteur est né ! En 2002 assoiffé de scène il crée sa troupe ! Il sélectionne ses meilleurs comédiens dont bon nombre sont toujours à l’affiche à ses côtés ! C’est en 2008 que la troupe prend le grade de première troupe de la région en comptabilisant plus de 10 000 spectateurs ! L’histoire est en marche et plus rien ne l’arrêtera.

Entre temps il sera par trois fois contraint d’agrandir les Insolites ! En 1993 il s’agissait d’une petite salle de 54 places puis en 1998  100 places ! Anne Roumanoff, qu’il rencontre à Paris vient l’inaugurer et devient la marraine de son école. Plus de 100 élèves la fréquentent !Chantal Ladesou, amie de l’artiste, y viendra elle aussi, pour dispenser un cours qui restera dans les annales , filmé par France 3. Enfin en 2005 dernière extension en date, le théâtre dispose désormais de 220 places assises !

À son parcours théâtral il faut ajouter deux autres cordes à son arc : L’humour et l’imitation qu’il manie aussi bien en one man show qu’en comédien ! Ses débuts il les a fait dans les petites salles aux cotés de son ami Michel Bouckenhove qui lui a écrit « La boutade me monte au nez » son tout premier One man show ! Il n’a jamais fermé la porte aux salles parisiennes qui le lui rendent bien ! En 1999 ce bosseur invétéré a joué pas moins de 90 fois au Théâtre de Dix Heures avec un spectacle s’intitulant « Au nom du pire, du rire et du saint d’esprit » ! Co-écrit avec Olivier d’Hulst. S’ensuit le Point Virgule puis, en 2002 son ami Olivier Lejeune qui le met en scène à la Comédie de Paris dans « Cent voix ni loi » ! Ce n’est qu’en 2010 qu’il emmène toute sa troupe pour y jouer une de ses meilleures comédies : « Fausse Alerte », au théâtre du Gymnase Marie Bell.

Une trentaine de comédies sous la plume, des milliers de représentations, des tonnes de fou rires, plus de 20 000 billets vendus chaque année pour l’applaudir et un lieu qui a fêté ses 24 printemps, voilà en résumé la vie D’Emmanuel Valloy. Sociétaire à la SACD (société des auteurs compositeurs dramatiques). Il aime jongler avec les mots, les voix et les personnages qu’il incarne sont inspirés de la rue. Dès qu’il attrape au vol le tic de l’un, le toc de l’autre, un défaut de prononciation ou une démarche particulière, il s’en empare pour mieux l’utiliser dans ses créations.

Mais pour tenter de comprendre l’artiste, il convient de prendre une place, dans un fauteuil et d’entendre les trois coups retentir ! Au fait, savez vous que par superstition c’est toujours lui qui les frappe avant le lever du rideau ? Et lorsqu’il n’est pas sur scène au début, il comptabilise les rires comme d’autres préféreraient les recettes ! Combien d’actes, de scènes et de mots a-t-il écrit pour être là debout, devant vous ce soir ?  La rumeur complice de la salle le rassure, le public est là, de l’autre coté du rideau. Tout le monde l’attend lui et sa troupe au grand complet ! Et comme il le dit lui même :

« Dans ma vie j’ai beaucoup joué, même Hamlet,

mais on ne joue pas Hamlet sans casser des oeufs! »